Après avoir enfanté nombre de figures emblématiques, la capitale mondiale du down-tempo nous livre aujourd'hui son dernier joyaux. Avec son projet de groove exclusivement vocal, Bauchklang crée unanimement la surprise en cette année 2002 avec un album hybride, trippant et attachant. Rien de nouveau dans le concept, me direz-vous, et pourtant, ces 6 garçons innovent et n'ont pas fini de bluffer tout le monde. En effet, la démarche est nouvelle car l'usage des beat-box est, ici, poussé très loin, s'incluant dans le sillon des musiques actuelles. Ainsi, c'est du plus organique des instruments, la voix, que ces virtuoses usent pour composer un trip-hop, un dub ou encore une drum'n'bass uniques en leur genre car pleins de cette dimension "humaine" (organique) qui personnalise l'ensemble. La maîtrise des rythmiques et le spectre des textures sonores est impressionnant : nappes, échos, réverbe synthétique, souffles, bruitages en tout genre, digeridoo... tout cela dans une synchronisation quasi parfaite. Et c'est justement ce "quasi" qui transcende le résultat global : "Il ne s'agit pas de chercher à reproduire la perfection des machines mais de préserver l'authenticité de notre démarche", souligne Andi, le leader du groupe. Eh oui, la musique électronique faite uniquement à la voix, c'est possible. Et ne dites pas que c'est plus "économique" car l'instrument le plus cher c'est quand même bien la voix, puisqu'elle sera toujours unique. D'ailleurs, pour mesurer à quel point cela est vrai, ne ratez pas les lives spectaculaires de ce groupe aux influencex diverses : new-wave, rock, pop, abstract hip-hop, house, world et même musique sacrée... Attention frisson. --Luc Demont